26 Oct Nouvelle acquisition pour la SPB : Fonds PR258 Antonio Arsenault
La Société du patrimoine des Beaucerons a fait dernièrement l’acquisition d’un fonds de documents produits par le curé Antonio Arsenault, qui a œuvré à Saint-Séverin pendant plus de vingt ans. Notre équipe souhaite remercier madame Louise Chamberland de Saint-Séverin pour le don de ces documents. Le comité de gestion des fonds et collections de notre organisme a tout de suite vu la valeur historique des documents offerts et l’importance que soit conservée pour les générations futures une trace du personnage haut en couleurs qu’était Antonio Arsenault. Ce dernier a marqué de façon majeure l’histoire de Saint-Séverin et sa renommée était connue dans la Beauce et même au Québec. Pour en apprendre plus sur ce personnage, nous vous invitons à lire sa biographie et à consulter les sources mentionnées à la fin de ce billet de blogue.
Le fonds renferme des documents de correspondances, des notes en lien avec les sermons du curé Arsenault ainsi que des documents témoignant de ses relations avec les médias. Il contient également des enregistrements sonores de sermons du curé Arsenault et quelques photographies.
Dès que possible, l’équipe de la SPB fera le traitement de ces documents afin qu’ils puissent être rendus disponibles pour consultation par la communauté.
Rédaction : Andréanne Couture, directrice-archiviste
Notice biographique d’Antonio Arsenault
Antonio Arsenault naît le 29 janvier 1903, à Saint-Gervais-de-Bellechasse. Il est l’un des quatorze enfants de Joseph Arsenault et Éva Boulet. En 1919, il est envoyé au Collège de Sainte-Anne-de-La-Pocatière pour compléter son cours classique, tout comme ses frères Joseph et Ernest. Il entre ensuite au Grand Séminaire de Québec et est ordonné prêtre le 29 juin 1928.Au début de sa carrière, il est vicaire à Saint-Raphaël (1928-1930), Saint-Grégoire (1930), Beauceville (1930-1931), Saint-Ferdinand (1931-1938), curé à Saint-Jean-Vianney (1938-1947) et vicaire à Saint-Camille (1947-1962).
Il prend possession en 1962 de la cure de Saint-Séverin, où il demeurera jusqu’en 1984. En plus de ses devoirs de curé, Antonio Arsenault s’occupe de cultiver un grand potager sur les terres entourant le presbytère. C’est également lui qui s’occupe de sonner les cloches de l’église.
Traditionaliste, il n’adhère pas aux changements proposés par le concile Vatican II (1962-1965) et les critique vertement dans plusieurs lettres ouvertes publiées dans divers journaux. Ses lettres critiquent également le gouvernement en place à plusieurs reprises. Ces sorties ne sont pas appréciées par l’évêque en place, mais celui-ci n’appliquera jamais de sanctions. Certains tenteront d’utiliser la tribune du curé Arsenault pour aider à avancer leur cause. C’est notamment le cas au moment de la lutte contre l’abandon du statut d’université catholique par l’Université de Sherbrooke et également pour les pressions en lien avec l’obtention de meilleures routes à Saint-Séverin.
Antonio Arsenault utilise aussi sa plume pour faire l’éloge des pionniers et fondateurs de Saint-Séverin. Il écrit d’ailleurs la monographie de la paroisse à l’occasion de son 100e anniversaire en 1972.
Antonio Arsenault quitte Saint-Séverin en 1984 pour aller s’installer dans sa municipalité natale de Saint-Gervais avec sa sœur, qui l’avait accompagné en tant qu’auxiliaire pendant plusieurs années. Ils demeureront pendant neuf dans une résidence réservée aux curés retraités avant d’aller s’installer au Foyer de Saint-Gervais. Antonio Arsenault y demeurera jusqu’à sa mort le 25 mai 1997, à l’âge de 94 ans.
Louise Chamberland a écrit en 2002 une biographie du curé Arsenault. Ce dernier est également un élément central du documentaire La Journée d’un curé de campagne, réalisé par François Brault.
Source :
CHAMBERLAND, LOUISE. Antonio Arsenault (1903-1977). Un curé original. Québec, Les Éditions L’Ardoise, 2002, 48 p.
https://www.erudit.org/fr/revues/rabaska/2004-v2-rabaska3648/201659ar.pdf
La réaction en soutane, article de Louis Cornellier dans le Devoir, 9 novembre 2002