Les six commandements de la préservation de photographies : Partie 1

Les six commandements de la préservation de photographies : Partie 1

C’est la Journée internationale de la photographie et, pour l’occasion, on fait appel à la sagesse ancienne de l’archivistique pour partager…

 

Source : Giphy.com

 

Nos six commandements de la préservation des documents photographiques

 

Comme on en a beaucoup à dire, nous allons diviser le contenu en deux parties !

 

Avant de débuter, une chose à toujours garder en tête lorsqu’il est question de préservation de documents d’archives : chaque support (papier, photos, etc.) a ses propres besoins et particularités. Parmi les documents photographiques, ces besoins divergent légèrement selon le type de technologie qui a permis la production du document. Daguerréotype, ferrotype, négatif en nitrate de cellulose versus acétate de cellulose? Chacun aura ses propres petites exigences. Donc, votre meilleure alliée dans la préservation de vos documents sera une bonne connaissance de leur nature. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin d’aide pour vous y retrouver! Les conseils qui seront présentés dans cette série de publications sont généraux, mais ils ne remplaceront jamais ceux d’un restaurateur professionnel spécialisé dans les soins des divers types de documents photographiques.

Maintenant que ce point est clair, on peut commencer!

 

1. Avec précaution (et le moins possible !) tes photos, tu manipuleras

La précaution qui limite le plus les dommages potentiels à vos clichés, c’est tout d’abord d’éviter le plus possible de les manipuler. Triste réalité, n’est-ce pas ? À la SPB, on croit cependant que la peur des dommages potentiels ne devrait pas empêcher les gens de profiter de leurs documents familiaux. À quoi bon les conserver si c’est pour les cacher des mains et des regards pour toujours ? Ce n’est certainement pas ce que nous encourageons dans notre propre service d’archives. Au contraire, on souhaite maximiser le plus possible l’accès aux documents… tout ça de façon sécuritaire ! C’est ce que nous vous conseillons aussi !

Bien que le port des gants de coton soit la précaution la plus efficace, on comprend bien qu’elle soit plus ou moins applicable à la maison. Quelques mesures simples peuvent quand même arriver à convenablement protéger vos photos.

  • Assurez-vous toujours minimalement d’avoir les mains propres et sèches
  • Manipulez les photographies par les tranches pour ne pas toucher l’image avec vos doigts
  • Soyez délicat : même les meilleurs gants de coton n’ont aucun bénéfice si on manipule les photographies sans faire attention

 

 

Finalement, restez attentifs aux signes de détérioration. On ne pourrait bien sûr pas vous recommander de continuer à manipuler un document en mauvais état de conservation, autant pour votre bien-être à vous que celui du document en question. Personne n’est gagnant lorsqu’un document devient trop abîmé pour être consulté. Une reproduction (par numérisation, par exemple) peut alors devenir une bonne option permettant d’avoir une copie de consultation disponible alors que le document original reste bien à l’abri dans son contenant.

 

2. Des formats de contenant adaptés, tu utiliseras

Les pochettes de polypropylène ou les enveloppes en papier qualité archives sans acide sont parmi les choix les plus adaptés à la conservation permanente. Elles peuvent être achetées chez des fournisseurs de matériel de photographie ou de matériel de bibliothèque et d’archives. Besoin de conseil ? Contactez-nous et ça nous fera plaisir de vous aider !

C’est aussi tout à fait correct d’utiliser (ou de réutiliser !) ce qu’on a sous la main à la maison. Plusieurs albums photos offrent des pochettes très convenables pour conserver des photographies à long terme (… peut-être à l’exception d’un type dont on parlera au point 3). L’avantage du plastique clair est qu’on aura moins à manipuler la photographie puisqu’on sera en mesure de la voir dans son contenant.

  • Assurez-vous de choisir des contenants aux dimensions adaptées à vos images. Pensez Boucle d’Or…
    • Pas trop petit : ça pourrait déformer vos photos en les faisant plier ou se tendre
    • Pas trop grand : ça génère inutilement du mouvement pendant le transport, ce qui peut endommager les photos au fil du temps
  • Si possible, essayez d’entreposer chaque image individuellement dans leur pochette ou enveloppe
    • Si ce n’est pas possible, limitez le nombre de photos dans chaque contenant pour éviter de les surcharger.

 

 

3. Les adhésifs, à tout prix tu éviteras

Les albums photo standards peuvent être très bien pour conserver vos photos. On a cependant toujours un petit pincement au cœur lorsqu’elles nous arrivent à la SPB dans ce type d’album aux pages auto-adhésives qui ont été si populaires dans les années 1980 et 1990.

 

 

Les adhésifs vieillissent généralement assez mal et, avec le temps, finissent pas sécher, s’effriter, et même fusionner avec les photographies. Donc, on essaye le plus possible d’éviter le papier collant lorsqu’on prépare nos photographies pour la conservation.

Lorsqu’on souhaite créer un scrapbook, il est préférable de privilégier les coins photo qu’on peut coller dans l’album et dans lesquels on insère la photographie. Sont-ils immunisés au vieillissement et au dessèchement ? Non, mais au moins ils n’entraîneront pas vos photographies avec eux dans leur processus de détérioration !

BONUS : La même règle s’applique pour les agrafes, les trombones et les pinces qui, eux aussi, vieillissent mal et risquent de laisser des traces de rouille sur vos documents !

 

 

C’est tout pour cette première partie de nos astuces de préservation des photographies. On se retrouve la semaine prochaine pour la suite !

Rédaction : Andréanne Couture, directrice-archiviste