17 Mar La famille Breakey – Partie 1 – Hans Denaston Breakey
L’agriculture a été le premier moteur du développement de la Beauce, mais on retrouva tout le même quelques petits marchands de bois dans la région. Parmi les premiers à s’intéresser aux forêts beauceronnes au 17e siècle, on retrouve la famille de John Caldwell, quatrième seigneur de la seigneurie de Saint-Étienne. Au milieu du 19e siècle, alors que l’exploitation forestière à plus grande échelle prend de l’ampleur en Beauce, un des noms qui ressort le plus est celui de la famille Breakey, installée à Chaudière Mills (aujourd’hui Sainte-Hélène-de-Breakeyville). L’histoire de cette famille est trop riche pour être contenue dans un seul article, donc nous avons décidé de l’aborder en trois parties. Pour aujourd’hui, nous nous concentrons sur le parcours de celui qui a d’abord établi la famille Breakey dans l’industrie du bois à Chaudière Mills et en Beauce :
Hans Denaston Breakey (ca1809-1863)
Hans Denaston Breakey quitte son Irlande natale vers 20 ans pour rejoindre de la famille dans l’état de New York. Le bateau qui le transporte fait toutefois naufrage dans le Saint-Laurent et le force à s’arrêter à Pointe-Lévis où il décide de s’établir vers 1830. C’est là qu’il commence à travailler dans l’industrie du bois, d’abord comme employé dans un parc à bois et ensuite comme propriétaire. Il tient également une épicerie dans sa maison. Il épouse Theresa Murray et le couple aura six enfants.
En 1846, Hans Denaston Breakey et son beau-frère, Charles King (un négociant de bois originaire de Lotbinière), s’associent pour acheter les anciennes installations de sir John Caldwell à Chaudière Mills. Les associés y font construire un moulin à scie d’envergure importante. Ensemble, ils vont entreprendre la coupe du pin jaune dans la région de Saint-Joseph-de-Beauce avec l’aide de leur agent James McCaffry, un résident de Sainte-Marie. C’est l’entreprise de Hans Denaston Breakey qui amorce la tradition du transport par flottage (drave) sur la rivière Chaudière, à partir de 1847. C’est effectivement par ce moyen que, pendant les 100 années qui suivront, l’entreprise expédiera vers Chaudière Mills le bois provenant de ses exploitations le long des rivières du Loup et Metgermette ainsi qu’aux abords de la rivière Portage et du ruisseau Wilson. La photographie suivante montre d’ailleurs l’un des barrages de l’entreprise sur la rivière du Loup en 1908.
En 1859, quand les deux associés se séparent, Hans Denaston Breakey est à la tête d’une entreprise d’envergure embauchant plusieurs travailleurs. Le recensement de 1861 le désigne d’ailleurs comme étant propriétaire de neuf maisons dans lesquelles vivent des familles travaillant au moulin.
Le 10 mai 1863, Hance Denaston Breakey décède à l’âge de 54 ans et son fils ainé, William Isaiah, prend la relève de l’entreprise. Peu de temps plus tard, c’est un autre de ses fils, John Breakey, qui prendra en charge les opérations et William Isaiah Breakey se retirera complètement des affaires de l’entreprise en 1870. C’est sur ce personnage que se concentrera la deuxième partie de cette série d’articles sur la famille Breakey.
Rédaction : Shaïna Turmel
Révision : Andréanne Couture, directrice-archiviste
Sources
La Beauce et les Beaucerons : Portrait d’une région 1737-1987, ouvrage de la Société du patrimoine des Beaucerons et de la Coroporation du 250e anniversaire de la Beauce, 1990, 384 p. (cliquez ici pour vous procurer cet ouvrage)
Breakey John, Dictionnaire biographique du Canada
John Breakey, article de Robert Roy pour la Société d’histoire de Sainte-Hélène-de-Breakeyville
Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce – Histoire civile, ouvrage d’Honorius Provost, 1970, 808 p.
Sainte-Hélène-de-Breakeyville d’hier à aujourd’hui, ouvrage de Paule Reny Bourget, Francine Couture, Lise Couture et Diane Rousseau Roy, 1984, 866 p.
Le patrimoine de la famille et des entreprises Breakey : la reconnaissance d’un héritage anglo-protestant par la communauté lévisienne, article de Sophie Couture Samson dans Muséologies, Volume 3, Numéro 1, 2008, p. 110-127.
Morning chronicle and commercial and shipping gazette, édition du 12 mai 1863, Collections de BAnQ.