13 Fév Journée internationale de la radio 2021 : Miville Couture
Dans le cadre de la Journée internationale de la radio, nous vous présentons un pionnier de Radio-Canada, un grand nom de l’humour et de la radio au Québec :
Miville Couture
Miville Couture est né à Saint-Malachie le 27 mai 1916 et ses parents sont Rose-Anna Bolduc et Georges Couture. La famille déménage à Saint-Joseph-de-Beauce alors qu’il est encore très jeune. Selon l’historien André Garant, il fait la connaissance du jeune Robert Cliche pendant ses années d’études et, ensemble, ils se font reconnaître dans le village comme étant des comiques naturels.
Miville Couture devient journaliste au journal Le Guide à Sainte-Marie et au journal Le Dorchester à l’âge de 20 ans avant de partir pour l’Abitibi un certain temps pour travailler comme interprète à la Mine Perron. Il rencontre sa future épouse Lucie Violette (1914-1984) à Rimouski en 1939 alors qu’il travaille à CJBR. Les deux se marient à Saint-Germain de Rimouski le 26 avril 1941.
La même année, Miville Couture fait une audition chez Radio-Canada pour devenir annonceur. La radio d’État n’avait été fondée que 5 ans auparavant et comptait seulement 200 employés. Sa voix devient alors celle derrière le quotidien :
« Au commencement du trait prolongé, il sera exactement… »
Cette « émission » qui a commencé en 1939 annonçait 13 h à l’époque et est toujours diffusée aujourd’hui (bien qu’elle annonce maintenant midi), ce qui en fait à la fois la plus courte et la plus ancienne émission à Radio-Canada!
Miville Couture devient chef annonceur chez Radio-Canada en 1944 et est déjà reconnu comme étant un homme d’une grande culture, avec un français impeccable et une connaissance de plusieurs langues. Il maîtrise le français, l’anglais, l’allemand, l’italien et l’espagnol et a des bases en russe, en grec et en arabe. Miville Couture fait plusieurs bulletins de guerre et contribue au radioroman La fiancée du commando pendant cinq ans en plus de faire plusieurs personnages dans le radiofeuilleton Quelles nouvelles? De 1947 à 1952, il anime quotidiennement Le P’tit train du matin , une émission de sketches et de chansons liés à l’actualité, aux côtés de René Lecavalier et d’Eugène Cloutier.
Son talent humoristique et sa répartie amènent Radio-Canada à créer en 1956 l’émission Chez Miville qui sera diffusée tous les matins et met en scène des sketches humoristiques, des parodies et des commentaires sur l’actualité avec des artistes invités. Miville Couture y incarne de nombreux personnages dont les plus populaires : l’Anglais Lord HiFidelity, le cheik Mohammed Ben Juttu, l’italien Rocco Panini et l’allemand Herr Kratz. L’animateur est toujours accompagné par Jean Mathieu et Jean Morin et parfois d’autres collaborateurs occasionnels.
L’émission atteint plus de 75 000 auditeurs ce qui représente les meilleures cotes d’écoute de l’époque. L’équipe se rend deux fois en France dans les années 1960 et, en 1961, Miville Couture remporte en Espagne le prix Ondas pour la reconnaissance internationale de son émission.
Atteint d’un cancer, il quitte Radio-Canada en 1967 et décède le 24 avril 1968 à l’âge de 51 ans. L’émission Chez Miville continue jusqu’en 1970 et est animée par René Caron. Un parc à Montréal fut nommé en son honneur et le restaurant de la Maison Radio-Canada sera appelé « Chez Miville ».
Rédaction : Danaé Vallières
Révision : Andréanne Couture, directrice-archiviste
Sources
Chez Miville, article publié par Radio-Canada le 23 avril 2018.
Miville Couture, raconté par quelqu’un trop jeune pour l’avoir connu, extrait de l’émission On dira ce qu’on voudra diffusée à Radio-Canada le 24 avril 2018.
Émission d’humour à la radio : À la semaine prochaine dans l’esprit et la continuité de Chez Miville, article plublié sur le blogue Instantanés de Bibliothèque et Archives nationales du Québec le 18 octobre 2018.
Miville Couture (1916-1968) et la radio, article d’André Garant publié par Beauce Magazine.
L’étranger sur no sondes, article de René Legris publié dans la revue Cap-aux-Diamants à l’automne 1990.
Le trait prolongé de Radio-Canada, article publié par Radio-Canada le 28 décembre 2018.