Journée internationale de l’Art : Rolland Drouin

Journée internationale de l’Art : Rolland Drouin

Nous profitons de cette Journée internationale de l’art pour présenter le parcours d’un artiste peintre beauceron qui a eu un rayonnement international :

Rolland Drouin

Rolland Drouin est né le 8 octobre 1912 à Saint-Joseph-de-Beauce. Dès son plus jeune âge, il est intéressé par les couleurs ainsi que par le dessin. Alors qu’il n’a que 6 ans, il passe la majorité de son temps à dessiner, sous le regard de sa mère qui est tout autant fascinée par l’art que lui. Il a étudié au Juvénat des Frères Maristes de Lévis où le frère Casimir l’encourage.

En 1933, Rolland Drouin, alors âgé de 21 ans, décide de s’orienter définitivement vers les arts à sa sortie du collège. Il marie quatre ans plus tard Itha Grenier, originaire de Beauceville et professeure de piano. Le couple s’installe dans cette localité et y reste jusqu’en 1953. Pendant les premières années de sa carrière, Rolland Drouin a travaillé à dessiner des mannequins pour un catalogue, a créé des toiles pour plusieurs salles paroissiales de la région, des chars allégoriques et a aussi répondu à des commandes de toiles pour des particuliers. Même si l’Amérique traversait une crise économique majeure à l’époque, les toiles de Rolland Drouin ont toujours trouvé preneurs. Il fait aussi de la peinture d’ornements religieux tels que des bannières, des drapeaux de différentes congrégations ainsi que des tableaux d’inspiration religieuse. D’ailleurs, c’est à lui que Beauceville doit le tableau de Saint-François situé au-dessus du maître-autel de l’église.

 

Provenance : Société du patrimoine des Beaucerons, Collection PR129 Claude Loubier

Parmi les réalisations en art commercial de Rolland Drouin dans la région, on compte le premier emballage du fameux Jos Louis ainsi que des décorations murales et du lettrage pour plusieurs commerces du coin. Il a continué dans ce créneau jusqu’en 1960, année à laquelle il décide de développer davantage son style. Il est alors installé à Sainte-Foy avec sa femme depuis quelques années où il sera propriétaire d’une boutique d’art à Place Laurier.

 

Provenance : Société du patrimoine des Beaucerons, Collection PR129 Claude Loubier

 

C’est en 1964 que Rolland Drouin s’est lancé pleinement dans la création de tableaux et il connaitra alors un énorme succès, à tel point qu’il n’a jamais assez de toiles en atelier pour permettre la création d’une exposition. Il est considéré comme un artiste autodidacte et figuratif qui peint principalement des scènes d’automne et d’hiver, bien que sa source d’inspiration principale demeure l’histoire du début de la colonie ainsi que l’histoire de la Beauce. D’ailleurs, parmi ses œuvres les plus reconnues se trouvent une collection de 16 grands tableaux intitulée Le bon vieux temps dans la Beauce ainsi qu’une série de 100 toiles sur le Vieux-Québec, son histoire et ses coutumes.

 

Provenance : Société du patrimoine des Beaucerons, Collection PR129 Claude Loubier

Les arbres et paysages ont également fait partie de sa gamme et il les a peints tant au pinceau qu’à la spatule. Beaucoup de personnes en Beauce et à Québec soulignent avoir des œuvres signées Rolland Drouin. Ses peintures se sont retrouvées jusqu’au Japon, aux États-Unis, en Russie (qui était à l’époque l’U. R. S. S.) et en Europe.

Une de ses œuvres significatives pour la Beauce a été le Cyclorama de Beauceville, qui a été en fonction entre 1949 et 1952 à la sortie du boulevard Renault. C’était en fait une toile en panorama de la Ville de Québec de 125 pieds sur 16 pieds s’étirant en rotonde sur trois dimensions. Cette œuvre a demandé deux ans de travail à Rolland Drouin. Elle a été déménagée à Chomedey (Laval) en 1952 pour la somme de 3000 $ où elle a malheureusement été détruite par les flammes peu de temps après. L’emplacement du Cyclorama de Beauceville est devenu ensuite le restaurant L’Étoile Rouge.

Rolland Drouin a été membre de la Société canadienne des artistes-peintres, de l’International Art Guild, de la Société des artistes professionnels du Québec et de la Société des artistes en arts visuels du Québec.  Malgré la maladie, il a travaillé jusque dans les derniers mois avant sa mort. Son dernier dessin officiel, Le barbier d’autrefois et l’enfant, a été complété en février 1988. Rolland Drouin est décédé le 16 octobre 1988 à Sainte-Foy et a été inhumé à Beauceville.

 

Rédaction : Shaïna Turmel

Révision : Andréanne Couture

 

Sources :